Composé sur un livret de Jules Barbier, Musique de Jacques Offenbach.
Crée a paris le 10 février 1881 a l'Opéra comique, Offenbach a travaillé pres de dix ans a sa grande oeuvre et mourra le 5 octobre 1881, quelques mois avant sa création, sans l'avoir terminée.

Note de mise en scene
E
n 1851 Jules Barbier et Michel Carré font jouer au théâtre de l'Odéon un drame intitulé Les Contes d'Hoffmann dont l'action se situe en Allemagne, dans la taverne de Maître Luther. Le héros y raconte trois histoires fantastiques librement inspirées de trois contes d'E.T.A. Hoffmann (1776-1822):
L'Homme au sable, Le Conseiller Krespel ou Le Violon de Crémone, et Les Aventures de la nuit de la Saint-Sylvestre. Pour assurer a l'ensemble davantage de cohésion, les auteurs ont fait d'Hoffmann lui-meme le protagoniste de ces récits et l'ont flanqué d'un compagnon fidele, Nicklausse, personnage ambigu qui n'est autre que la Muse de la Poésie travestie en étudiant. Dans chaque histoire, interviennent une femme aimée et un etre maléfique, incarnation du diable, qui s'ingénie a briser les espoirs amoureux du héros.

Offenbach décide quelques années plus tard de mettre en musique la piece et s'assure, des 1873, la collaboration de Jules Barbier (Michel Carré étant décédé) pour qu'il réalise le livret.
La création a eu lieu le 10 février 1881 avec un succes retentissant comme le revait Offenbach. En décembre de la meme année, l'ouvrage est donné a Vienne sous la forme d'un grand opéra. Des la seconde soirée, le théâtre est dévasté par un incendie et tout le matériel d'orchestre est perdu. Six ans plus tard un autre incendie ravage la salle Favart détruisant la partition de la création. Une malédiction semble peser sur Les Contes d'Hoffmann sans freiner pour autant son succes grandissant sur les scenes internationales.

L'histoire d'Hoffmann pourrait nous sembler lointaine mais elle ne l'est pas, car avant d'etre un artiste, Hoffmann est un homme.

Hoffmann, comme tout un chacun, ne peut se satisfaire de la vie réelle alors, grâce a sa reverie et épaulé par son ivresse, fasciné par la beauté et par la femme, il raconte et s'invente des aventures fantastiques, toujours entrain a une meme quete: l'amour. C'est en cela que son histoire nous est proche et nous concerne tous. Car pour peu que l'on s'abandonne, ses désirs et ses délires pourraient etre les nôtres...

Les quatre tableaux (Prologue et épilogue étant le meme lieu) sont totalement différents les uns des autres: la taverne bleutée et onirique puis enfumée et festive, l'acte d'Olympia fantastique, surréaliste et tres coloré, l'acte d'Antonia langoureux, vaporeux et dramatique, puis celui de Giulietta passionné, sensuel, suave aux couleurs chaudes. Ces différents tableaux nous permettent de réelles ruptures tant au niveau des situations dramatiques, qu'au niveau du rythme et des ambiances.
Un cocktail explosif ou se melent amour, humour, désir, magie, manipulation diabolique, érotisme, mystere et élégance. La beauté de la musique, ses rythmes endiablés, ses duos d'amour, ses airs insolites et ses ensembles a couper le souffle. Les nombreux passages chorégraphiés, les récitatifs remplacés par des scenes parlées, apportent rythme, beauté et drôlerie.
Le spectacle en extérieur nous permet de jouer devant et avec les façades et fenetres des châteaux. Notre mise en scene, mise en valeur par les décors, costumes et éclairages, prend alors une toute autre dimension grâce a la profondeur et a la hauteur.
Avec les contes d'Hoffmann nous avons souhaité partager notre reverie et notre ivresse...musicale.


Julie Depardieu et Stéphan Druet.